Aujourd’hui je fête mes 43 ans, et dans la quarantaine, on commence à réfléchir aux leçons que la vie nous a données. 43 ans, 43 leçons:
Le temps passe vite: Ma fille a 3 ans et demi, mon fils 18 mois, je suis marié depuis plus de 5 ans, et il n’y a pas si longtemps, je fêtais mes 20 ans… Je n’ai pas vu le temps passer.
Rien ne compte plus que la famille: C’est la dernière chose que m’a dit mon grand-père avant de nous quitter, et il avait raison. Depuis que je suis Papa, je vis pour mes enfants, mais je fais aussi beaucoup plus attention à mes parents. Et, depuis que la fatigue des premières années des bébés commence à passer, je m’inquiète d’avantage de passer plus de temps avec ma famille proche et mes cousins.
Vos amis vous surprendront toujours, dans le bon et le mauvais sens: Je suis à un âge où j’ai arrêté de croire que tous les gens qui m’ajoutent sur Facebook sont des amis, et j’ai eu le temps de constater que des amis, en réalité, on en a peu. Les vrais amis vous surprendront toujours par leur générosité, vos connaissances vous décevront de façon très régulière et douloureuse si vous n’avez pas bien évalué vos liens avec eux. Plus jeune, j’ai eu beaucoup d’ ”amis", maintenant j’ai quelques Amis avec un grand “A”.
Rien ne sert de courir: Quand je me suis installé à Paris, mon père m’a dit “c’est une ville très agréable si on n’y a pas d’obligations”. J’y ai passé quelques années “métro boulot dodo”qui m’ont usé, et depuis que j’ai créé ma boite, j’y suis libre et j’apprécie d’autant plus chaque minute que j’y passe.
Il faut faire ce qu’on aime, tout de suite: J’ai passé près de 15 ans dans des jobs que je détestais, simplement parce qu’en école de commerce, on m’a enseigné qu’il fallait trouver un job avec un bon salaire. Puis j’ai accepté de gagner moins pour vivre de ma passion, pour au final, après quelques années difficiles, gagner mieux ma vie qu’avant en faisant ce que j’aime. Ce n’était pas la peine d’attendre aussi longtemps…
Prendre soin de son corps: Fini les nuits blanches et les excès de ma jeunesse, aujourd'hui je dois prendre soin de mon corps ou il me le fera payer. La bonne nouvelle, c’est qu’en étant constant dans un effort relativement léger, on peut rester très en forme très longtemps.
Rien n’est grave: Plus jeune, la moindre mauvaise nouvelle me mettait dans tous mes états, et la moindre bonne nouvelle me rendait fou de joie. En grandissant, je suis plus mesuré et j’ai compris que la vie est un équilibre et qu’il ne sert à rien de faire le yo-yo entre joie et désespoir.
Bien sélectionner ce qu’on accepte de faire: C’est tout bête mais comme on a finalement peu de temps, autant ne faire que ce qu’on a réellement envie de faire. Je ne compte plus les fois où je m’en suis voulu d’avoir accepté quelque chose que je ne voulais pas faire, et dont je me suis débarrassé vite et mal avec la mauvaise impression qu’on peut laisser derrière.
Quand on a accepté de faire quelque chose, le faire à fond: Contrepoint parfait du précédent, ce que j’accepte, je le fais désormais à fond, parce que c’est important pour moi et que je peux y consacrer toute l’énergie que je n’ai pas gaspillée dans ce qui m’ennuyait.
Dire aux gens qu’on les aime: Ça va sans dire, mais c’est important que certaines choses soient claires.
Bien s’habiller: Comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas, mais j’essaie de faire attention à ce que je porte simplement parce que je me sens mieux quand j’ai l’impression d’avoir fait un effort et d’être élégant. Et on laisse une bien meilleure image aux gens qu’on croise.
Vive le vélo: Dans ma vie, il y a peu d’objets auxquels je tiens vraiment, mais mon vélo fait partie de ceux là, parce qu’il me donne une sensation de liberté que je n’ai avec aucun autre moyen de transport: je peux me déplacer facilement et rapidement partout, je n’ai pas à me soucier des PVs et du temps de stationnement, et c’est un moment de détente et de réflexion que je n’ai nulle part ailleurs dans ma vie.
Imprimer les photos: Parce que sinon, on ne les regarde jamais. Et si par hasard on les regarde sur un écran, c’est tout seul.
Tout bricoler/améliorer/personnaliser: de mon sac à dos à mon vélo en passant par mon bureau ou mon ordinateur, je peux engager des modifications aussi légères que quelques stickers à aussi lourdes que de découper des morceaux de mon bureau (mural et pliable) pour y intégrer un grand écran. Comme ça c’est vraiment à moi et ça correspond exactement à ce que je veux.
Être fidèle: Certaines personnes vous font confiance, il ne faut jamais trahir cette confiance. Parfois des clients essaient de m’engager sans passer par l’agence qui m’a amené chez eux, parfois on me propose des raccourcis (trop) faciles, je refuse toujours. On a une seule chance de faire une bonne impression, et quand c’est grillé, c’est grillé.
Ne pas laisser trainer les choses: Certainement le point sur lequel j’ai le plus de progrès à faire, il faut régler les soucis sans trainer, parce qu’on ne fait qu’envenimer les choses en attendant au lieu de tout boucler au plus vite. Et on se libère le cerveau d’une tâche encombrante qui lui pèse parfois très lourd pendant très longtemps.
Tenir un journal: Je me rends compte aujourd'hui que j’ai oublié beaucoup de choses de mon passé, et je regrette de n’avoir pas tenu de journal à certaines époques de ma vie pour me rappeler de ce que j'y ai vécu. Au contraire, je relis avec plaisir les époques de ma vie que j’ai documentées, et j’y trouve parfois la réponse à des questions que je me pose de manière récurrente. Je me débarrasse aussi de beaucoup d’émotions négatives en les posant sur la papier, simplement parce que les fait de les avoir écrites m’autorise à ne pas les garder trop longtemps à l’esprit par peur de les oublier.
Rapporter le prix des choses à leur durée de vie: Certains objets sont très chers mais durent très longtemps, certains objets sont très bon marché mais ne durent pas. “Le bon marché coûte cher” est une des phrases les plus sensées qui soient.
Faire plein de photos: Quand ma tante est tombée malade il y a quelques années, je voulais faire un portrait d’elle pendant qu’elle était en forme. Je ne l’ai jamais fait parce que je ne voulais pas admettre qu’elle était vraiment très malade, et faire un portrait signifiait que c’était réel et qu’elle pouvait nous quitter, donc je ne l’ai jamais fait. Pour le regretter amèrement maintenant qu’elle n’est plus là… Il faut faire plein de photos sans raison particulière, ça n’est jamais perdu.
Work hard, play hard: J’essaie de ne jamais laisser trainer mon travail parce que régulièrement, je dois garder un de mes enfants à la maison pour plein de raisons, et je ne voulais pas voir ça comme une contrainte mais comme un moment privilégié. Donc je fais le maximum pour ne jamais avoir de travail à finir en extrême urgence, comme ça, quand un de mes enfants est avec moi à la maison, c’est une chance de passer un bon moment ensemble. Ca marche également avec les amis de passage en ville.
Sortir de la maison/du bureau: Tous les matins, je fais l’effort conscient de sortir de chez moi (d’où je travaille également) pour commencer ma journée par une séance de sport, un tour de vélo, ou simplement un café au bistrot du coin. Sinon, je peux passer ma journée à travailler sans mettre le nez dehors, et c’est épuisant quand on n’a pas un instant purement à soi pendant la journée.
Se débarrasser de ce qui ne nous sert pas: En vidant l’espace physique autour de soi, on désencombre aussi son esprit.
N’emporter que le strict nécessaire: Je me rappelle de l’époque où je prenais tout le contenu de mon armoire à matériel à chaque job. Je partais avec une énorme valise à roulettes et chaque décision était longue et difficile parce que j’avais absolument toutes les options possibles devant moi. Maintenant, j’évalue la situation avant de partir et je prends le strict nécessaire avec moi, ce qui me permet non seulement d’être plus léger et mobile, mais aussi plus créatif parce que j’ai des contraintes et que je dois réfléchir pour les contourner. Valable aussi pour les vacances et les week-ends en famille.
Il faut bloquer du temps pour les copains: L’air de rien, on se perd vite de vue.
Les claviers QWERTY sont vraiment mieux: Je l’ai découvert par hasard, mais le clavier AZERTY est vraiment pourri par rapport à son cousin Américain. L’essayer, c’est l’adopter…
Penser à soi: Les médias nous bombardent d'horreurs sur le monde qui nous font culpabiliser et nous incitent à nous faire passer au second plan, mais charité bien ordonnée commence par soi-même: Je m’aide d’abord moi-même, puis mon entourage proche, puis j’élargis. Pas la peine d’aider le bout du monde s’il y a des soucis à régler devant sa propre porte, et régler les soucis qui nous concernent et sur lesquels peut concrètement influer sera toujours plus efficace que d’envoyer des sommes folles aux Charity Businesses qui paient des jets privés à leurs dirigeants…
Voter avec son portefeuille: Coluche disait que si voter changeait réellement quelque chose, ça serait interdit depuis longtemps, et il n’avait pas tort. Mais on peut voter avec son portefeuille et ne pas acheter des fruits et légumes importés du bout du monde en avion, ou des bouteilles en plastique qui ne seront jamais recyclées, mis bout à bout ça finira forcément par peser.
On ne fait pas changer les gens d’avis comme ça: On peut penser avoir totalement raison et ne pas comprendre pourquoi les autres s’accrochent à des idées contraires, mais l’expérience m’a appris durement que si les gens changent, ça prend très longtemps et qu’il faut continuer à leur parler pour les influencer. Bien sur, on change soi-même un peu son propre avis en faisant ça, mais c’est tout l’intérêt du dialogue et des conversations. Et insister trop lourdement aura en général comme seul effet de braquer les gens et de bloquer toute évolution pendant longtemps. Par exemple, si on avait vraiment poussé le vélo à Paris au lieu d’en faire un combat sans merci contre les voitures, ça aurait peut-être été plus rapide et facile d’imposer le vélo comme moyen de circulation privilégié dans la ville, ce qui est en soi une très bonne idée.
Pousser les copains de toutes ses forces dans les projets les plus fous: On l’a fait pour moi, je le fais pour les autres. La plupart des gens ne comprennent pas les projets dingues des autres et cherchent à les décourager (c’est tellement plus rassurant que tout le monde reste dans un bureau gris et triste), mais si quelqu’un a réussi à en vivre, pourquoi pas vous? Quand un ami avec un projet professionnel artistique vient me voir, je mets un point d’honneur à faire ce que je peux pour l’aider, même si c’est juste un gros coup de pied au cul pour qu’il y croie.
Je ne travaillerai plus jamais dans un bureau à la moquette grise (LOL): Promesse non tenue puisque j’ai fait plein de photos dans plein de bureaux à la moquette grise. Mais je n’étais que de passage, donc ça va. J’ai aussi juré de ne plus travailler à la Défense, et j'y fais maintenant des engagement session et de la street photography.
Ne jamais dire jamais: cf. point précédent.
Toujours apprendre de quelqu’un à qui on aimerait ressembler: Un jour, à l’époque où je perdais beaucoup de poids, un gros limite obèse a voulu me donner des conseils (bien entendu, du genre “mais si, tu peux manger de la pizza!!"). Je n’écoute les conseils/critiques en photographie que de gens dont j’admire le travail, les conseils de régime que de gens minces et dont je sais qu’ils savent de quoi ils parlent, les conseils de sport que de mon coach attitré, etc. Et en général, je paie pour ce genre de conseils, ils n’y a pas grand chose de pire que les conseils gratuits qui n’engagent pas ceux qui les donnent.
Quand on achète des vêtements, toujours solliciter les conseils du vendeur Italien: Ca ne marche que chez Boggi et Pini Parma, mais un Italien qui vend des vêtements est né dans le style et s’y connait vraiment, et il n’hésitera pas à vous dire non sur certains vêtements/tailles. On peut avoir de la chance avec un vendeur Français, mais ça reste rare.
Pour être différent, il faut faire différemment: La majorité des photographes ne jurent que par leur reflex Canon/Nikon et Lightroom, je travaille avec un duo Fuji/Capture One. Parfois, pour être différent et sortir du lot, il faut commencer par faire les choses différemment.
La règle des deux jours: Si je veux faire quelque chose de façon constante, j'établis une règle stricte: quoi qu’il arrive, je ne rate pas une séance deux jours d’affilée. Je ne rate pas une séance de sport deux jours d’affilée, je ne néglige pas de me raser deux jours d’affilée, etc. Parce que ça reste beaucoup plus facile de laisser trainer le troisième jour et de finir par laisser tomber. Si c’est important, il faut être constant.
La constance l’emporte sur le talent: On peut être doué pour quelque chose, si on ne le développe pas, on ne deviendra jamais très bon. On ne devient pas un bon photographe en prenant un seul cours puis en laissant son appareil de coté, on devient bon en faisant des photos tous les jours. On ne devient pas musclé en faisant une énorme séance de musculation une fois de temps en temps, mais en faisant une séance modérée chaque jour. On en devient pas mince en faisant un gros régime sur quelques semaines, mais en mangeant bien tous les jours sur la durée. Le talent et la génétique ne sont rien si on ne leur adjoint pas une pratique régulière et constante.
On peut tout apprendre: Surtout aujourd'hui qu’on trouve des informations et des cours sur tous les domaines, en ligne.
Il n’est jamais trop tard: On peut commencer à tout âge et devenir bon en tout, si on s’en donne les moyens.
Aider les autres autrement que par l’argent: Parfois, il suffit d'être présent ou de consacrer un peu de son temps pour avoir beaucoup plus d’impact qu’en donnant simplement de l’argent. Un de mes projets cette année est de trouver des associations à qui je pourrai offrir de la photo, quelque chose que je fais mieux que les autres, pour offrir autre chose qu’un chèque de plus. Plus d’infos à venir sur ce sujet.
Aimer les gens, utiliser les objets: L’inverse ne marche jamais (cf. The Minimalists)
Le raccourci facile n’existe pas: il n’y a qu’un moyen d’arriver à quelque chose: apprendre, mettre en pratique, se planter, recommencer jusqu’à ce que ça marche. Toutes les promesses de hacker le succès, c’est du vent.
Si tu ne peux rien y changer, je ne veux pas que tu t’en plaignes: Le monde ira bien mieux si on arrête de râler sur les choses qu’on ne contrôle pas.
Dire aux gens qu’on les aime: Deux fois, parce que c’est vraiment le plus important.