Tous les matins, je vais acheter une baguette de pain pour le petit déjeuner en famille. Mon boulanger est à 5 minutes à pied et fait du bon pain artisanal, mais n’accepte pas la carte bancaire en dessous de 8 euros. Le Franprix à 5 minutes de chez moi fait du bon pain industriel, et prend la carte bancaire pour n’importe quel montant.
Mes deux priorités pour les taches rapides, répétitives et quotidiennes, sont qu’elles ne doivent pas me prendre trop de temps, et ne doivent pas m’encombrer. Ma capacité à réellement distinguer la qualité du pain est relativement faible: comme 90% des gens, je sais reconnaître un truc horrible mais dans la plage allant de bon à très bon, je ne suis pas très nuancé.
Quand j’ai le choix entre deux pains que je trouve bons, mais que l’un me force à m’arrêter à la banque pour retirer des espèces qui vont m'encombrer plusieurs jours dans ma poche, alors que l’autre m'en libère en me permettant de payer par le moyen qui m’arrange, de quel coté la balance va t’elle plutôt pencher?
J’ai donc fait la remarque à la boulangère, un matin. Elle m’a répondu que les gens qui aiment le pain continueraient à venir chez elle, et elle a raison: les 10% capables de faire la différence n’iront jamais à la supérette du coin. Les 90% qui restent? Je n’en suis pas certain.
C’est très dur de mettre son égo de coté et d’accepter que la qualité de notre travail n’est pas le seul point sur lequel on est jugé. Qu’on peut perdre des clients stupidement parce qu’on ne correspond pas à un de leurs critères totalement déconnecté du travail quotidien, qu’on aurait pu facilement mettre en place.
Une fois que la qualité de votre travail est reconnue et constante, prenez le temps de vous demander si c’est vraiment ce qui vous fait vendre, et ce qui peut potentiellement vous faire perdre (ou gagner) beaucoup de clients. Une fois que c’est identifié, corrigez le tir, communiquez, et maintenez la qualité à son plus haut. Même si c’est secondaire pour votre client, ça ne doit jamais l’être pour vous.